Chemin de Vie et quête de sens
Une introduction à la Logothérapie
Viktor Frankl – Fondateur de la logothérapie
VIDEO QUI DONNE SUITE A L’ARTICLE .
https://www.facebook.com/elieleoguez/videos/2604136832933120/
Juste une petite introduction, un avant-goût de la Logothérapie.
La logothérapie est une des approches les plus révolutionnaires en psychothérapie de ces dernières décennies. Une thérapie qui vous ouvre le champ des questions essentielles que l’homme peut se poser dont celle incontournable du sens de la vie.
Cette étude n’est présentée que comme une ébauche, où mon objectif est de faire connaître les travaux de Viktor Frankl (1905-1997), psychiatre et fondateur de la Logothérapie. D’autre part la logothérapie reste la carte de fond essentielle de mes propres travaux en coaching existentiel et en kabbale existentielle.
Si je choisis de rassembler les propositions rencontrées sur mon « chemin de vie » sur le thème « quête de sens et logothérapie », c’est que je retrouve dans la logothérapie une véritable synthèse des différents registres de la psychothérapie ouverte à la spiritualité. C’est surtout un super outil pour nous aider dans notre enquête sur le sens de sa vie.
Le professeur Frankl est le fondateur de la logothérapie que certains auteurs appellent aussi la Troisième Ecole viennoise de psychothérapie succédant à celles de Freud et d’Adler. Il ouvre une nouvelle voie en psychanalyse nommée au début « analyse existentielle, il finit par la baptiser « logothérapie ». Résumer des données qui forment plus d’une vingtaine d’ouvrage est une tâche impossible.
La logothérapie est moins rétrospective et moins introspective que la psychanalyse. Elle s’intéresse plutôt à l’avenir, c’est à dire à la signification que celui-ci peut prendre pour le patient. C’est en fait une psychothérapie qui s’occupe du problème du sens, une analyse qui s’ouvre vers l’inconscient spirituel…
Seulement, l’inconscient spirituel, qui est la base du registre que nous interrogerons, tout comme l’imaginaire ou le rêve, ne fonctionne pas dans une logique linéaire. Parfois il émerge un sens là où nous ne nous y attendons pas, et nous voilà face à un nouveau paysage. Un nouveau paradigme s’ouvre à nous, notre carte du monde change. Une analyse en profondeur nous en dévoilera le sens profond non linéaire.
Après la frustration des plaisirs développée par Freud, la frustration de puissance d’Adler, la logothérapie s’intéresse principalement à la frustration existentielle. Elle diffère également des grands classiques modernes de la psychologie humaniste, centrés sur la réalisation de soi et du bonheur. En effet, pour V. Frankl[1], Malgré la réalisation de bon nombre de ses besoins l’homme reste encore en manque. « L’homme n’est pas seulement tenu de savoir de quoi il vit mais pourquoi où pour quoi il vit » … Volonté de sens est au centre de la logothérapie, une psychothérapie orientée sur les valeurs, liées à la conscience de responsabilité et non de culpabilité.
Dans cette approche, la responsabilité est considérée comme l’essence même de l’existence humaine. « Seulement une telle réponse est toujours une réponse en « acte » Dit-il. Tout engagement constitue un acte qui donne corps à notre conception de l’humanité, en ce sens nous sommes totalement responsables du devenir de notre société. Si dans cette conception nous mettons le lien entre action et éthique, la question de la formation dans ce domaine est redoutable. « Elle se donne un but suprême : amener l’homme à la conscience de ce qu’il est Responsabilité, ou bien le rendre conscient de ce que l’existence est Responsabilité »
En logothérapie, le thérapeute essaie de faire voir à son patient quelles sont ses responsabilités. Mais c’est à lui de choisir ce dont il veut être responsable, envers quoi ou envers qui. C’est pourquoi le logothérapeute est moins porté que le thérapeute traditionnel à imposer ses valeurs à ses patients, car il n’accepte pas de prendre la responsabilité à leur place. « Ce n’est pas le sens global de la vie qui importe, mais bien celui que lui attribue une personne à un moment donné »
Viktor Frankl s’oppose au principe d’homéostasie, qui pousserait l’être à trouver son équilibre statique. Il oppose à l’homéostasie le principe de « noodynamique ».
L’homme n’est pas asservi par ses instincts, ou prisonnier des contraintes de la contingence et de ses besoins, il dispose d’une liberté pour donner réponse à des situations les plus extrêmes. Et c’est dans les camps que V. Franck a pu découvrir chez l’homme cette capacité à transcender les besoins fondamentaux développées par Maslow[2]. Quelle liberté reste-t-il lorsqu’on est prisonnier, privé de ses proches, de ses vêtements, de lecture et d’écriture, de son avenir même, lorsqu’on a froid, qu’on est exploité, brutalisé ? Quelle possibilité de santé mentale ? Dans Découvrir un sens à sa vie, il affirme qu’on peut répondre en s’appuyant sur des faits vécus. Les camps de concentration prouvent que l’on peut toujours choisir. » Même si on le brutalise physiquement et moralement, l’homme peut préserver une partie de sa liberté spirituelle et de son indépendance d’esprit. »
Le docteur Frankl relate les cas de ces prisonniers qui, dans les camps, allaient de baraque en baraque consoler leurs semblables et leur offrir leurs derniers morceaux de pain. Ils nous prouvent qu’on peut tout enlever à un homme à l’exception d’une chose, la dernière des libertés humaines, celle de décider de sa conduite, quelles que soient les circonstances.
» Puisant dans leur neurologie et la psychiatrie, je suis pleinement conscient que l’être humain est influencé par certaines conditions biologiques et sociologiques…/…Mais le fait que j’aie survécu à quatre camps de concentration m’autorise à témoigner de l’aptitude incroyable de l’être humain à défier les pires conditions imaginables. » écrit M. Frankl
L’homme en dernière analyse ne peut se réaliser que s’il prend conscience de la nécessité de la transcendance du moi et s’oriente vers un sens extérieur à lui.
Tout ceci traduit une recherche fondamentale de la société : retrouver le sens de ce que l’on fait, se réapproprier le contrôle de sa vie, s’ouvrir à de nouveaux champs de conscience pour sortir de la crise existentielle dans laquelle nous nous trouvons…/…
Nous sommes dans une équation à plusieurs niveaux de sens :
La direction que nous prenons, les choses que nous faisons, le pourquoi ou pour quoi nous les faisons l’écologie et nos valeurs. Comment être dans la juste mesure avec nos valeurs de ce « pour quoi je vis ce que je vis » ?
Et que se passe-t-il lorsque je ne suis pas ajusté avec ce que je vis ?
Découvrir ce que nous sommes au juste, savoir qu’une partie de l’être humain n’est jamais altérée, quelle que soit la situation que nous vivons, peut également changer totalement notre vision du monde ou l’orientation de notre guérison. Et si nous le désirons, et si nous en prenons la responsabilité, en termes de réponse à donner à la situation, nous pouvons accéder à l’actualisation de nos ressources spirituelles.
Victor Frankl nous rappelle, dans l’approche clinique de la logothérapie, que la question de la réalisation spirituelle est tout aussi vitale que tous les autres besoins. Nous découvrons qu’il existe dans la nature de l’homme un instinct intrinsèque de vouloir connaître et comprendre le monde qui l’entoure. Lorsqu’on trouve un sens aux événements de sa vie et à la vie elle-même, la souffrance diminue et la santé mentale s’améliore.
Ne nous méprenons pas, la logothérapie n’est pas une simple philosophie de la vie pour nous aider à supporter nos petites blessures. Cette approche thérapeutique a été actualisée dans la situation la plus sombre que l’humanité a connue. Je veux parler de la Shoa. Comment, dans son expérience des camps de la mort, ce médecin a pu aider des centaines d’êtres humains à éviter la solution du suicide ?
Il décrit, dans son livre Découvrir un sens à sa vie, comment ceux qui ont survécu à la Shoa ont été capables de se donner une raison de vivre et de maintenir un sens. Il disait pour lui-même : « Qu’est-ce que vivre sans un sens ? Nous pouvons tout avoir, mais sans le sens que devient notre vie ? Si je ne suis pas capable de donner une réponse à ce que je vis, pourquoi continuer à souffrir ? Il faut que je survive pour témoigner de ce que je vis ! »
La logothérapie affronte « la triade tragique de l’existence : la mort, la souffrance et la culpabilité ».
Selon la logothérapie, on peut découvrir le sens de sa vie de trois façons différentes.
Premièrement : à travers une œuvre ou une bonne action.
Deuxièmement : en faisant l’expérience de quelque chose ou de quelqu’un. Ce peut être l’expérience de la bonté, de la vérité, de la beauté, par exemple de prendre contact avec la nature ou avec une certaine culture ou – ce qui est encore mieux – de connaître le caractère unique d’un être humain à travers l’amour.
La troisième façon de trouver un sens à sa vie réside dans l’attitude à prendre devant une souffrance inévitable. Placé dans une situation désespérée, il reste encore à l’être humain la liberté de choisir l’attitude à prendre : mourir dans la dignité, assumer ses souffrances. » Lorsqu’on ne peut modifier une situation, un cancer incurable, par exemple, on n’a pas d’autres choix que de se transformer.
V. Frankl nomme cette possibilité offerte à l’homme « La valeur d’attitude » là où se trouve le sens ultime. On peut encore trouver un sens à la vie, même à travers la souffrance, si celle-ci est inévitable, transformer cette souffrance en réalisation humaine. [3] « La valeur d’attitude est supérieure à la valeur d’expérience car la signification de la souffrance reflète d’une autre dimension que de celle de l’expérience humaine. »
Voici quelques-unes des réflexions que nous pouvons nous poser en ce qui concerne la logothérapie.
[1][1] Ceci est également vrai pour la kabbale. Le RAMHAL nous dit que l’âme n’est jamais rassasiée elle est en perpétuelle demande d’évolution.
[2] Voir en annexe la pyramide de Maslow
[3] Voir témoignage d’Ester… mourir vivant… au revoir maman…
Leave A Response