Le Logos et l’écrivain

Une auteure parmi nous.
Je me permet avec son autorisation de partager cet échange que j’ai eu avec Fanny Levy, auteure de plusieurs ouvrages dont « Dieu compte les larmes des femmes ».
Après avoir été invité à le lire, touché aux « tripes », je lui fais part de mon impression.  Voici un extrait de notre échange.
–  « Je n’en reviens pas que tu aies lu si bien et si vite « Dieu compte les larmes des femmes ». Ton commentaire si talentueux (un vrai petit chef d’œuvre avec des jeux de mot et un leitmotiv : « Trop vrai pour être vrai ») me touche beaucoup. Tu fais preuve d’une rare compréhension. Une fine analyse, vraiment !

Pourquoi j’ai voulu que tu lises ce roman ? Je m’en étonne moi-même…/… J’avais envie moi aussi d’être reconnue par quelqu’un dont j’admire le noble projet : « Accompagner le lecteur à découvrir sa lumière intérieure et, à travers cette lumière phare, éclairer le monde lumière caché dans l’obscurité ». Vraiment merci, Elie ! Tu as un vrai talent d’écrivain et de critique« .  Fanny

Merci Fanny,
Tu dis « que j’ai « un vrai talent d’écrivain et de critique.
Cela me touche, c’est un beau rôle que tu me donnes là.
Critique littéraire, une belle résilience au bonnet d’âne de mon enfance et de ma dysorthographie.
A la différence que mes « critiques » s’adresseraient plutôt à l’écrivain.
Découvrir « le Logos » qui à travers l’histoire fait de l’écrivain un porteur de sens.
Voici un nouveau rôle qui se joue avec mon « je » : Critique « d’être » et révélateur de sens.
Révéler le sens que l’écrivain lui-même révèle à travers l’histoire qu’il raconte, jusqu’à qu’il soi le support du Sens Ultime.

Découvrir l’Être le « Noos », ou le « Logos » qui est en lui, et qui s’exprime à travers son écriture, son histoire raconté sous forme de fiction, ses souffrances, ses désirs, ses projets…

Ne serait-ce pas là le secret des écrits qui traverse le temps.   

A la difficulté que l’on ne peut dire ce qu’est ce Sens Ultime, juste savoir que l’écrivain est son instrument.
Pour se rapprocher de ce sens Ultime et retrouver la saveur du Logos, l’écrivain se laisse porté par l’écriture qui l’utilise pour transmettre aux lecteurs, roman après roman, essai après essai, ce que le Sens Ultime cherche à dévoiler.

Lorsque j’écrivais, j’étais à l’hôpital pour examen de contrôle, je faisais également suite à la visite de ma mère 96 ans en maison de retraite.

J’ai écrit dans cette « entre temps » d’autres choses qui me concernaient personnellement.
Je les ai laissées dans mon brouillon d’écriture, comme si cela ne concernait que mon existence, ma contingence.
Inutile, me suis-je dit, à moins de le dire à l’échelle d’un « nous » commun, comme d’une expérience qui me traverse mais qui est aussi expérience de la condition humaine.
Il s’agissait de la maladie, de la vieillesse, de la souffrance, mais si je ne parle que pour être reconnu à travers mon écrit, alors ce n’est ni « nous », ni Noos.

Pour toucher le « nous » commun, je me cacherai dans l’écrit pour me faire porteur de sens, de que j’ai vécu dans mes sens.
Plus encore se serait d’en parler comme d’une expérience-apprenti-sage au niveau du, Noos, du Logos. C’est-à-dire de l’essence même de ce « nous » qui lui, bien qu’à une dimension collectif, reste collé à la l’écran de l’histoire.
Alors, l’écriture n’est plus un support pour l’écrivain pour exister à travers ses lecteurs. C’est l’écrivain, inspiré par le Logos, qui devient le support de l’écriture, pour transmettre Le Sens Ultime.
Le Logos, qui utilise l’écrivain par son écriture depuis que la Parole est en exil. Et dans ce sens que l’écriture nécessite d’être lu pour retrouver la parole vivante du Logos qui a inspiré l »écrivain.

C’était avant Chabbat.
Dans la soirée de l’entre deux sommeilles, beaucoup de paroles sont venu taper à la porte de mon imaginaire.
Sachant que l’imaginaire est volatile et que Chabbat est un espace hors le temps. Inscrit dans un supplément d’âme, Nachama Yétera, comme le disent nos textes, pour ne pas oublié, je me suis répété ces paroles .
Le lendemain, je les ai racontées à mon hôte et ami Maurice, pour ne pas oublier ce qui me restait encore de ce Logos du mon sommeil.
C’était en rapport avec mon brouillon d’écriture que je n’avais pas retransmis à mon auteur.
Il s’agissait du lien entre le sens de l’éphémère et le Sens Ultime.
De nos croyances en ce D.ieu de l’impossible croyance.
De l’état du monde, et de nos espérances d’un monde meilleur.
De la souffrance, des épreuves de passage pour apprenti-sage.
D’une autre voie que celle de l’enfantement de Soi dans la souffrance.
Il s’agissait de la re-naissance par la voie de l’Amour, de la Joie.

Il y avait comme un renouveau à ce que je savais déjà.
Je n’en ai retenu que ce que je savais, mais avec un sens d’une toute autre saveur.
…/… Il y eu une suite dans le partage que j’ai eu le lendemain avec Maurice.
J’en ai fait un autre article dans le site Kabbale existentielle (La Voix qui indique la voie) voir en bas de cette article.

Juste encore une image avant qu’elle ne se volatise.
Il y avait autre chose encore dans ce qu’a reçu mon imaginaire. L’argent…
Oui encore l’argent !
C’est comme le sang nous dit la Torah !Comme le sang qui nous maintient en vie, l’argent vient interférer dans notre survie jusque dans notre mission.
En ce qui concerne ce métier de révélateur de sens, ça fait tâche !
J’ai partagé la question avec Maurice…
– Oui mais il faut bien vivre me dis-t-il, tout passe par l’argent, nos besoin de base, la nourriture, l’éducation, le soutient pour nos enfants, nos déplacement, nos loisirs, nos lectures tout passe par l’argent. Et tous y passent, du simple ouvrier, le chômeur, le retraité, comme l’artiste, le philosophes, l’écrivains, le rabbins… Tous mangent et tous reçoivent de l’argent pour leur travail. Je comprend pas ton problème.
– Ce n’est pas un problème, c’est juste que ça fait tâche
– En effet…
– Mais bon j’ai suffisamment écrit là dessus.

L’intérêt d’une suite à cet article, c’est :
– L’Ecriture; dans ce sens je vous renvois à la réponse de Fanny Levy dans un nouvelle article.
– La parole je vous renvois à l’article sur le site Labballe existentielle Voix qui indique la Voix, Voir l’article ICI

7 Comments

  • Marco

    Reply Reply 8 janvier, 2018

    Bonjour Elie,

    Tu écris: Dans la torah il est dit l argent est comme le sang!

    Quel est le mot en hébreu pour l’argent ?

    Est ce le même mot hébreu écrit dans la torah?
    Ou utilises tu la Guemetria?

    On parle de lien de sang , il est du même sang.Donc de la même lignée .
    Quand ce lien est coupé avec sa propre famille par un exil forcé, Ce lien peut être maintenu si l envoi d’ argent peut ce faire pour subvenir aux besoins de cette personne encore elle même sans ressource.La peur précède le manque ?

    Comme il est dit :la teneur du conflit est la solution du conflit.
    Plus on a peur plus le stress augmente , notre cerveau automatique prends le relais pour notre survie et ça arrive,
    Comment assurer l éducation; ou plutôt élever sans argent?
    Il y a des gens qui font un vœux spirituel de ce couper de l argent , est ce pour mieux atteindre et être atteint par la lumière?
    D autres ce sont couper les veines pour subvenir à une education,..,et ce sont ils couper par la meme de la spiritualité .?
    De cette lumière qui nous éclair sur le sens!

    En alchimie (burensteinas) explique qu il y 7 étapes pour transmuter le plomb en or ( qui veut dire en fait Lumiere auch en hébreu.) En fait c est trouver cette pierre Précieuse ( près des cieux) qui laisse passer la lumière .Il sont en recherche de la coupe du graal qui va la contenir.(la coupe est une sephira)

    Comment replacer l argent dans sa valeur spirituelle.?
    Comment l argent peut il nous élever mais cette fois ci spirituellement.?

    Bien à toi
    Marco

    • leoguez

      Reply Reply 8 janvier, 2018

      Bonsoir Marco,
      Le Talmud compare l’argent au sang car de même que le sang est une énergie circule et qui maintien la vie au niveau vital (Néfech). L’argent est aussi une énergie qui circule et qui maintien la vie dans les échanges économique. Dans la tradition hébraïque ni l’argent ni la richesse n’est tabou. La question est dans son utilisation et dans l’attachement.
      Pour répondre à ta question il a tant de moyen de sacraliser l’argent, par le don, la construction de lieux sacré, le travail de transmission… je te conseil de revoir la vidéo sur la question ( mettre un casque car le son est mauvais , je n’ai pas assez d’agent pour me payer une caméra pro ;). Regarde aussi l’article sur l’argent au titre provocateur plus fort que l’amour l’argent.

  • Maurice

    Reply Reply 7 janvier, 2018

    Bonjour Léo,
    Après avoir lu ton texte, ou l’écriture est aussi un miroir pour le lecteur, je voudrais partager avec tes lecteurs ce que tu nommes le « Logos » pour une ouverture au « nous » ou au Noos »
    Il s’agi de l’émotion.
    Trop d émotion, c’est de l’idolâtrie. J’ai appris cela d’un Grand de la Thora. Je lui avais posé une question. Finalement le problème me dis-t-il, c’est l’émotion
    Quand l’émotion est trop forte, pose toi la question: Lequel des deux tu aime le plus? Toi, ou l’autre.
    « Aime ton prochain comme toi même ». Comme toi-même çà ne marche pas. Il faut aime son prochain plus que soi-même, avec plus de « Kavod » (plus d’honneur que pour toi même). Alors l’émotion devient partage.

    • leoguez

      Reply Reply 8 janvier, 2018

      Je comprend, Maurice. reste que la notion d’émotion est assez vague. nous n’avons pas le même rapport avec l’émotion d’amour qu’avec celui de la colère ou de la haine. Ce que tu dit ressemble plutôt à la notion de colère. Car en effet en ce qui concerne la colère, on la met en parallèle avec l’idolâtrie. Là encore il nous faudrait savoir ce que l’on nomme idolâtrie. Il y a tout un chapitre dans le Talmud sur cette question que tu soulèves.

  • Brigitte

    Reply Reply 2 janvier, 2018

    Bonjour et merci à tous,

    Inspiration du matin à la lecture de ces écrits.

    Emue aux larmes, apprendre à se connaître tous les jours pour être chaque jour l’être qui prend du recul sur sa vie pour être davantage de soi-même au monde au-delà des maux et des mots, au-delà de la voie et des voix qui le façonnent. Voilà l’aventure dont j’ai pris conscience en 2017 pour re-n’être, apprendre à revisiter sa naissance à chaque événement douloureux pour transformer les souffrances traversées, trouver l’apaisement et la liberté dans l’é-cri-tue-re, laisser la version d’avant mourir et faire naître cette nouvelle énergie d’amour fluctuante en soi, telle les flammes qui dansent autour des bûches, tantôt presque invisibles, tantôt vaillantes.
    Découvrir que l’écriture, prolongement de la pensée qui ne cesse et qui se renouvelle sans cesse en soi, est là depuis le début, intense et emprisonnée juste avant d’être libérée pour l’offrir, la transmettre et faire naître tant d’émotions au monde. Prendre conscience de cette richesse intérieure et extérieure à la fois et en faire une richesse extérieure et intérieure, une quête, une raison d’être insoupçonnée jusqu’alors.
    Peu importe l’année en fonction du calendrier qui est le sien, le présent est universel et à ce présent, je fais allégeance pour être le seul, le vibrant et le lumineux cadeau de la vie à être pour donner et recevoir en chaque instant, quelle que soit sa voie, le sens de sa vie.

    Donner et recevoir de la valeur quelqu’en soit sa forme, une danse que la vie joue au quotidien avec chacun pour lui permettre d’être, de sentir et ressentir l’un et le tout. Quelle perfection de mouvement, d’occilation, de permanence dans l’impermanence afin de trouver sa place reliée au tout, grâce à soi et à l’autre, qu’il soit humain, animal, nature, matière ou énergie, unique partie d’un tout…

    • leoguez

      Reply Reply 2 janvier, 2018

      Merci Brigitte pour cette inspiration du matin.

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