Histoire d’une plume, histoire d’oiseaux.
J’espère que tu comprendras la métaphore qui n’en est pas une, tout en étant. En effet il y a bien une plume dans cette histoire d’oiseaux, même si elle ne concerne pas que les oiseaux.
J’aimerai bien te voir picoter cette nouvelle graine de sens, même tu n’es que passant … Plus encore, te voir, comme l’oiseau poser une brindille de ta plume sur ce texte à pré-texte pour me dire, tu sais Léo, tu n’es pas le seul qui entre terre et ciel à choisir l’arc en ciel…
Pas le temps ! … Je sais ! La première fois où j’ai dû me jeter dans le vide, ça m’a coûté une vie ! Pourtant j’étais prêt, l’objet tant convoité était à portée de plume, le boulet du temps en a voulu autrement. Ce n’était pas mon temps, alors je suis tombé dans la vallée pour revenir à nouveau dans ce monde pour apprendre et enseigner à voler hors le temps… Voilà ce que la plume vient me dire d’ajouter à ce texte pour partager une nouvelle brindille. Aurais-tu un temps d’envol a partager sur ce texte signe que certain nomme le premier appel du voyage du héros.
Pendant ce temps de pandémie, pour aider la vision, j’ai mis mon balcon à disposition des oiseaux passants. Chaque jour je leur dépose des graines et je change l’eau de la petite piscine que je leur ai aménagée. En retour j’ai le plaisir de l’œil de les voir patauger et picoter mes graines. J’ai le plaisir de l’oreille d’entendre les chants.
J’adore les voir se jeter dans le vide et entendre ma conscience me dire combien l’envol est d’une nature innée chez eux. Tu sais quoi , demande à l’oiseau ce qu’est pour lui l’idée du temps, alors tu comprendras pourquoi il est si difficile de prendre son envol pour nous les humains…
Combien d’entre nous peuvent se jeter dans le vide pour vivre l’envol naturel que nous portons en nous. Il nous faut apprendre à nous défaire de la masse corporelle alourdie par nos habits, habitudes et croyances pour découvrir notre oiseau intérieur et savoir que notre nature c’est aussi l’envol. Il nous faut répondre à l’appel pour se dire “Si ce n’est pas maintenant quand ? “
À ce sujet il me vient un rêve que j’aimerais vous raconter mais j’userais encore de votre temps à me lire, le temps de me relier à mon oiseau intérieur. Alors je me laisse porter par ce rêve qui vient rappeler ce temps où j’étais oiseau et poisson à la fois, Biche et souri, ce temps où j’ai était sauvé par un chant des enfants d’Israël. Mais nous y reviendrons avec ceux qui souhaitent vivre une migration vers une nouvelle terre d’accueil où ruisselle les eaux de l’essentiel.
En attendant, en plus des graines que je partage avec mes oiseaux, j’ai aussi construit, une piscine qui se dit « Beraha », en hébreu, c’est-à-dire bénédiction. Il est dit : « Ne lisez pas mes fils (BanaïH), mais, mes constructeurs, ( Bonaïh). C’est ainsi que je me suis mis à l’œuvre pour construire cette piscine aux oiseaux, afin d’unifier ciel et terre par l’Arbre de vie aux sept couleurs, comme un arc en ciel symbiose des particule d’eau et de lumière.
À quelques “mètre” de espace-temps d’une méditation, parfois, la lettre Vav (ו) se mêle à la lumière (אור), et devient souffle, (אוור), pour m’apporter quelques graines de sens, que je dépose de ma plume sur le chemin que nous partageons. Et j’ai la joie en retour de voir quelques-uns d’entre nous partager leur vision de l’envol vers le nouvel horizon qui s’ouvre à “Noos”.
Pourquoi je vous dis cela, alors qu’il est question d’une plume qu’un oiseau m’a offert ?
Je sais bien que je dois garder une certaine distance avec mes oisillons qui viennent picoter sur mon balcon. Mais parfois je me demande s’il me reconnaisse comme porteur de graines. Mais qu’importe le retour visuel et auditif est suffisant pour me satisfaire du temps que je leur consacre, même s’il faut aussi que j’aille nettoyer leur crottin.
Hé oui, telle est la nature des êtres vivants et quoi qu’on fasse, nous aurons aussi à participer au nettoyage des crottins qui traînent dans l’espace d’expérience. C’est comme ça, même pour les humains ayant atteint un certain niveau de conscience, de dépouillement, de détachement, de connaissances, il nous faut encore et encore apprendre à nous décrotter de nos écorces qui ne font que réduire le passage des eaux et de la lumière.
Apprendre à nettoyer nos canaux pour laisser couler les flux de notre mère nature et de l’arc en ciel.
J’en étais avec mon histoire de plume, et pendant que je vous écris des oiseaux chantent et dansent sur mon balcon.
Je méditais sur le virage que le monde doit vivre au regard de l’actualité. Il est vrai qu’après une bonne semaine de bataille ou de partage avec “Corona”, après une nuit blanche, pour garder le souffle, je me suis assis face à mon balcon. Le temps était celui de hors le temps du vendredi soir. J’avais lu en cette veille, livres après livres pour me délivrer en mot de ces maux qui frappait mon corps et ma conscience.
Au petit matin, assis sur mon fauteuil, je me retrouve face au rayon du lever de soleil, rouge et bleu à la fois. Puis c’est le temps du chant et de la danse des oiseaux qui venaient picoter les graines que je leur avais préparées la veille. J’aime les voir boire des eaux de ma piscine, il y a quelque chose qui se dégage de leurs plumes qui se gonfle de gouttelettes, une forme de luminosité qui me fait oublier la fatigue du moment.
Je ne pouvais écrire, ni mettre en écrit tous ces passages que j’ai pu lire durant Chabbat. Un livre m’invitant à en ouvrir un autre. Il me faudrait garder en mémoire ce fil conducteur qui de mots à mots, d’un livre à livre, vient nous sortir des maux de ce présents. Et là, maintenant, en ce temps de la reprise de cet écrit, je ne me souviens que du sujet qu’il est temps de sortir de l’emprise du temps. Nous y reviendrons avec ceux qui ont compris que l’envol ne peux se faire avec les boulets du temps.
Mais le sujet est mon histoire de plume, aussi je vous fais l’économie du comment j’ai pu vivre cette dernière nuit merveilleuse qui venait réparer de la précédente. Si tout de même juste un instant pour que cela ne parte pas dans l’espace de l’oublie … Le lendemain au soir, c’est à dire samedi soir, Corona revenait me taquiner avec toux et réduction du passage du souffle. Mais cette fois j’étais trop fatigué pour discourir, du sens de la souffrance. Je me suis assis au bord de lit pour prendre un grand inspire et dans l’expire j’ai crié … Fort ! J’ai crié fort ! Bon maintenant ça suffit, je suis fatigué tu me laisse dormir et on revoit ça demain … ! Véridique, c’était un crie de vérité, et védique, je me suis allongé et j’ai passé une nuit merveilleuse… Plus de 10 h de sommeil profond pour réparer la nuit blanche précédente… Désolé pour le temps mais je ne pouvais pas laisser ça de côté. C’est juste pour vous dire qu’il y a un temps pour chercher le sens des mal-à-dire, mais aussi un temps pour leur dire fou moi la paix … Il faut juste le dire fort ! Très fort comme dans une bataille à gagner … C’était juste une parent-thèse…
Le ledemain matin, remis de la fatigue, je me suis remis à l’ouvrage, pour préparer un nouveau menu pour mes oisillons. Et puis, le voilà, que l’un d’eux se pose sur le bord de mon balcon pour un échange de regards. Savait-il que j’étais le porteur de graines ? Pouvait-il entendre ma question ? Qu’importe vu ce qui s’était passé la veille, j’ose lui dire ; « alors, je fais quoi maintenant ?» L’oiseau me regarde et puis s’envole.
Fou que tu es, me suis-je dit, voilà que tu parles aux oiseaux maintenant ! J’ai fermé les yeux pour méditer et me dire la réponse est en toi et tu la connais ! Pourquoi questionner les signes ?
ET surprise, l’oiseau revient avec une sorte de brindille sur la bouche, plus gros que sa propre taille. Il dépose l’objet sur sa gamelle comme pour me faire une offrande. Picote quelques graines et puis s’envole. Je vais chercher l’objet d’offrandes mais imaginez ma surprise lorsque je vois qu’il s’agit d’une plume.
C’est fou ce truc, tu veux me dire quoi ?
Je n’ai pas besoin d’attendre le décodage de mon mental pour entendre la voix me dire ;
« Tu vivras de ta plume ».
Vivre vraiment, non pas gagner sa vie comme le dit le jargon populaire, vivre de ta passion–mission. Je l’avais pourtant déjà entendu lors de ma dernière épreuve au fond de ma cale comme le fut Jonas… (Je n’ouvre pas cette parenthèse). Juste à dire que même si l’appel est clair, le temps vient jouer son rôle pour brouiller la piste et dire encore, « oui–mais », comme une résistance naturelle, et nous dire : “Oui mais comment savoir si c’est le temps, si tu y arrivera, s’il ne vaut pas encore et encore apprendre la confiance … “ … Bon tu comprends la parent-thèse …
Je pensais à la parole, au logos qui se dit par le verbe et par la présence.
Ceci pour m’entendre dire dans l’immédiateté, « oui, et » et non plus, oui mais .
Oui, écrit et parole, « bé dibour Ehad », ensemble. Une parole écrite et un écrit parlé, comme un cri de l’âme et un écrit du cœur. La voix est dans l’écrit, l’écrit dans la voie. Même si tu n’es pas écri-vain, même s’il te reste des trâces de ton bonnet d’âme de l’enfance, écrit et ce ne sera pas en vain…
Alors j’ai compris mon cri, du début de la pandémie ; « si ce n’est pas maintenant quand ? ». Alors j’ai compris, que c’est bien maintenant, que nous devons nous préparer au virage, même si les signes sont cachés dans le simple ou dans la nature, comme cette simple plume. J’ai aussi compris qu’il est temps de dire ce qui n’a pas encore été dit. J’ai compris ce que je disais lorsque j’écrivais, je vais vous enseigner ce que “je” ne sais pas …
“Parce que j’ai déjà tout dit de ce que je sais”
Ouf ! Tu comprends ? Mais tu n’as pas toute l’histoire ! Il me faut reprendre ce livre inachevé en attente du comment recommencer … Je t’expliquerai en route …
Si tu n’es que passant, sache que mon balcon face au désert de Judée est ouvert et tu peux venir picoter des graines de sens et les planter dans ton jardin secret, même si tu ne connais pas le langage des oiseaux. Mais tu peux aussi me faire signe d’un geste de ta plume pour m’écrire :
« Merci, je suis là, je te suis, je suis ».
Alors si tu me suis, nous parlerons de plume, d’envol, mais également de ce “je suis” en question pour comprendre ce qui freine l’envol.
Tu comprends ?
À bientôt pour d’autres partages de plume !