Le Noos à travers nos écrits.

.Le Noos[1] à travers nos écrits.

Écrire donne vie aux mots qui traversent l’esprit.
Partager ces mots entre nous, c’est faire de ces mots qui nous traversent une louange au Noos du monde.
Partager un texte pour ne pas être seul avec ces maux qui veulent prendre mots, c’est partager entre nous, le Noos qui nous rassemble.
Et si les mots sont des maux qui traversent notre histoire, partager ses maux c’est en faire écho au Noos du monde.
C’est dire : Le pourquoi du monde ! Je veux juste comprendre. Pourquoi moi, pourquoi lui, pourquoi nous ? Ces questions qui font l’humain, dont la réponse est dans le Noos en chacun de nous.

C’est pourquoi j’ai choisi de partager mes mots au Noos des passants qui passent. Même s’ils ne s’y attardent pas du fait d’autres maux qui les accompagnent.

Déshabillons nos maux de leur singularité pour découvrir les mots qui traversent les maux du monde. C’est ainsi que le Noos réponds à nos maux en nous invitant à d’autres mots que ceux de la plainte.

Il me faut me déshabiller de l’habit de l’ego, pour entendre dire cette voix qui nous dicte de sortir des maux. Afin que nos mots puissent s’adresser à tous ceux qui passent, pour en saisir le sens.

Réécrire mes brouillons de sens comme il m’a été soufflé, « Il est primordial de ne pas laisser tes écrits dans ton brouillon d’écriture ».

Aller à la pêche aux mots de tous ces maux, écrits en chemin depuis que je me suis mis en chemin.

J’aimerais être magicien des mots pour dire en mots ce que je vis dans l’instant. Dire ce que ma plume dessine maux à mots. Ce que me dicte la voix, qui anime d’un je ne sais quel souffle mon corps d’un léger tremblement. Me voilà accompagné d’une crainte pour que cela soit à la juste mesure des passants que je connais à peine.

Voilà pourquoi, comme tous les porteurs de sens à plume inspirée par le souffle de l’écrit, je souhaite que cela soit partagé au Noos qui est en chacun de nous.

En écrivant ceci je comprends aussi pourquoi c’est si difficile de donner une direction au sens tant qu’il y a trop de bruit. Trop de bus, m’a-t-il été dicté lors d’une méditation sur la question du sens. Trop de bus, trop de direction. Il faut savoir choisir, et pour cela savoir se taire. Savoir laisser place au silence qui dicte le sens.

Voilà que je me tais. J’arrête le mouvement. Je vois mes mains posées sur mon brouillon d’écrit, le stylo à la main au creux du vide de mes paumes. Une petite tache brunâtre, tout juste une petite tache pour me dire que l’âge approche. Qu’il est temps de raconter le silence qui me parle.

Je vois aussi quelques rides, juste quelques petites rides pour me dire la sagesse de l’expérience qui passe. Pour me dire en silence, face aux bruits des « à faire », que s’il n’y avait qu’une chose à faire, ce serait d’écrire en paroles ce murmure du silence.  Dire ces paroles qui me vient du Noos dénué du « je ».
Dénué du « moi je pense », ou du « moi je suis », qui fait écran à la Voix.
La voix qui peut se voir dans le blanc de la toile est bien plus que la voix d’un auteur qui écrit. Ce n’est plus l’auteur qui écrit, c’est la voix qui traverse l’auteur et lui dicte l’écrit. Un écrit pour lui dire, mets un peu de toi en Moi. Habille-moi dans ce monde afin d’être visible dans la lumière qui se détache de l’encre, sans que cela puisse tacher quiconque se lie.

Et pendant que ceci s’écrit, je sens le souffle, la respiration se faire autre. Besoin de lâcher le souffle pour souffler. Besoin de respirer, pour inspirer. Besoin de lâcher ma plume. Me remettre au regard de cette main qui s’est donnée cœur et âme dans ce jeu d’écriture au-delà de mon « je ». Besoin de me taire, le temps d’un silence. Entendre, ce qui peut être vu dans l’invisible de l’Un-visible, une Voix qui se voit.

Je me tais maintenant pour laisser place à d’autres inspires. Juste à vous dire encore qu’il n’y a pas de belle écriture qui dure, autre que celle du cœur.
Toute ma gratitude pour nos partages entre Noos.

 

[1] Noos ou Noûs, le souffle divin ou intelligence de l’âme. Voir le chapitre sur le logos.

 

4 Comments

  • MPascale

    Reply Reply 24 avril, 2022

    Quand la main se laisse conduire par l’âme , le coeur aime s’y mêler….c’est peut-être ça « laisser trace ».. et ce murmure d’âme est une saine et sainte contagion.
    Après les é cris des maux, écouter la Voix dicter les mots qui abreuvent d’eau , comme jaillis d’un puits en plein désert, d’ un réservoir Unvisible et y trouver le sens qui relie..à D.ieu, à l’autre , à Soi.

  • Marie

    Reply Reply 21 février, 2018

    C’est toujours un immense plaisir que de vous lire. Vous savez toucher le fond de l’être que je suis en devenir. Vous savez l’éduquer et l’élever toujours plus en D.ieu. Merci

  • Rahel

    Reply Reply 14 février, 2018

    Nous avons tous une date de passage, quelle que soit la forme qu’il prend.

    C’est en se rendant compte que certaines parties de nous ne sont pas immortelles que tout se recentre dans la vie. L’essentiel et le futile se séparent. Le bonheur s’approche et s’appréhende avec plus d’intensité. L’éphémère perd toute importance. Chaque jour est une occasion de transmettre à nos proches notre amour, de leur dire à quel point on les aime, de leur faire profiter d’une présence la plus pure possible.

    Puis un jour comprendre que notre mission est que chaque jour soit une occasion de transmettre à toute personne croisée notre amour, de leur faire sentir par le cœur à quel point ils sont aimés, de leur enseigner en silence le goût de leur essence, d’être un miroir révélateur d’eux-mêmes.

    Et réaliser que par nos inspirations écrites hors du temps, cet enseignement est lui-même intemporel.

    • leoguez

      Reply Reply 14 février, 2018

      Miroir, miroir dis moi pourquoi je me retrouve dans tous ces miroirs. Dans les mots, dans le style comme dans le sens. Que dire de plus que transmettre aussi bien cette amour à autrui qu’à soi-même. Car ce soi-même est à la croisée de tous les chemin que nous emprunterons jusqu’à même ceux de l’après ce monde. 3 missions pour reprendre ce terme partager avec Colette, 3 relations à maintenir dans la juste valeur. Nos relations vis à vis de soi-même, vis à vis de l’autre, vis à vis du Lieu ( Un des nom du Divin).

Leave A Response

* Denotes Required Field